Les joueurs plaisantins auront eu quinze jours pour préparer leur quart de finale du championnat de France face à l'équipe de Cannes sur le terrain de Maureilhan, situé dans le Comité du Languedoc, près de Béziers. Malgré la longueur du déplacement (370 km environ), les supporters « jaune et noir » devraient être nombreux pour encourager leur équipe et faire le seizième homme face à un adversaire qui présente de grosses qualités, semble-t-il. Les Cannois présentent une équipe complète dans toutes leurs lignes, très chevronnée, composée d'anciens joueurs de niveau supérieur, qu'il conviendra, comme à l'accoutumée, de faire courir aux quatre coins du terrain. Une fois de plus, la discipline sera primordiale, de même que la défense au niveau des avants afin d'empêcher l'adversaire d'enchaîner.

Si les Plaisantins font preuve du même état d'esprit que lors des huitièmes de finale et de la même volonté de vaincre, la victoire reste dans le domaine du réalisable. C'est ce qu'attendent tous ceux qui supportent et qui aiment le club « jaune et noir ».

Tous espérent que, dimanche soir, le tapis rouge sera déroulé pour les représentants de Plaisance.

C'est sous les encouragements d'une forte colonie gersoise que les joueurs de Michel Lasbats et de Jean-Phillipe Dartagan sont entrés sur le stade de Maureilhan, hier. Personne ne se doutait à ce moment-là que le match n'irait pas à son terme en raison d'une succession de bagarres et d'incidents graves. Pourtant, en ce qui concerne le jeu, car il y a bien eu du rugby, ce sont les Plaisantins qui ont assuré l'essentiel en alternant jeu au près comme au large, respectant à merveille les fondamentaux. Très rapidement, suite à une succession de mauls, c'est Stéphane Lascombes qui allait débloquer le compteur avec un premier essai tout en puissance transformé par Romain Laporte. Le buteur gersois corsait même le score dans la foulée sur pénalité, suite à une faute adverse. Dominés dans tous les compartiments du jeu, les Cannois se laissaient aller à de tristes débordements qui, malheureusement, provoquaient la sortie sur civière de David Thieule.

Bagarre après la sortie sur civière de David Thieule

La bagarre générale commencée sur le terrain se poursuivait derrière les barrières de sécurité, mettant aux prises les supporters des deux camps. Après une interruption de 15 minutes, le jeu reprenait avec toujours autant de bonnes intentions côté gersois. Puisque Siegfried Vandekerkof passait en revue toute la défense adverse pour inscrire le second essai transformé aussi par Laporte. Pris sur les fondamentaux, les Cannois concédaient une nouvelle faute, une aubaine pour Laporte qui donnait 20 points d'avance aux Gersois. Dans la foulée, une prise de balle en touche bonifiée permettait à Lascombes, omniprésent, de franchir une nouvelle fois la ligne. Et, comme Cannes multipliait les actes d'antijeu, Laporte ne se privait pas de corser l'addition sur pénalité. Les Cannois multipliaient les fautes, encaissant cartons sur cartons, et le buteur gersois, en totale réussite, continuait à meubler le score sans trembler. Les Plaisantins multipliaient les attaques, laissant même quelques occasions en route. Sur une relance, l'arrière gersois Teddy Vaccaro transperçait à son tour la défense de Cannes pour inscrire le quatrième essai pour ses couleurs. Ce dernier ne sera pas transformé car l'arbitre, M. Sanchez, se faisait bousculer par des Cannois. Le geste de trop, qui entraînait le carton de trop, réduisant ces derniers à dix et, par conséquent, l'arrêt du match, alors que la mi-temps n'était pas encore atteinte. Plaisance mérite amplement de continuer en demi-finale, même s'il restera comme un goût d'inachevé. Pour les amoureux du fair-play surtout, qui n'ont pu que déplorer l'intervention des gendarmes, en fin de match, pour protéger la sortie des arbitres.

Ce fut chaud autour et dans les regroupements./ Photo DDM Pierre Vignaux

Plaisance 36 - Cannes 0

Match arrêté à la 39e minute (Cannes réduit à 10 joueurs).

Arbitre : M. Sanchez (Roussillon).

Pour Plaisance : 4 essais de Lascombes (4e et 33e), Vandekerkof (20e), Vaccaro (39e) ; 4 pénalités de Laporte (8e, 20e, 35e et 38e) ; 2 transformations de Laporte.

USP : Vaccaro ; Vandekerkok, Pedemay, Habernet, Chauvin (o) Laporte (m) Curriel ; Laboisse, Lascombes, Dartigaux ; P. Bianchi, Benoit (cap) ; Sarrau, F. Bianchi, Carrère. Sont entrés en cours de jeu : Bournazel, Lafontaine, Thieule, Planté, L. Bianchi, Moulié, Lapassade.

CANNES : J. Bessera ; Desparoir, Sanna, Laforge, Orliange (o) Blanc (m) Nesti ; Vaillant (cap), Rivoire, M. Blanc ; Corsini, Fontaine ; Bessera, Tircazes, Popot. Sont entrés en cours de jeu : Dardenne, Pause, Peltier, Lafrance, Madani, Delzescaux, Ego.

Carton blanc : Blanc (8e), de Cannes.

Cartons jaunes : Orliange et Laforge (34e), de Cannes.

Cartons rouges : Carrère et Thieule (19e), de l'USP ; Rivoire et Nesti (19e), Orliange (39e), de Cannes.

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Outrés par la bagarre générale

Triste, affligeant, on se demande encore comment de tels débordements et une telle violence sont survenus alors que c'était la fête du rugby. L'intervention des pompiers, puis ensuite, celle des gendarmes ont bien terni ce qui aurait dû être seulement un bel après-midi de sport, hier. Si les Plaisantins se sont défendus, c'est uniquement pour répondre aux agressions des Cannois et de leurs supporters venus uniquement pour détruire. C e que confirme l'entraîneur Jean-Philippe Dartagnan : « Nous sommes tombés sur une équipe qui nous a proposés autre chose que du rugby ; on s'y attendait un peu, mais ce n'est pas notre rugby. Bravo à mes joueurs qui ont répondu par du jeu ». Même son chez l'autre entraîneur, Michel Lasbats : « Je n'aime pas ce genre de situation, ça ne ressemble pas à un match de rugby. L'adversaire n'était pas venu avec de bonnes intentions, c'est dommage. Si je suis satisfait du résultat et du comportement de nos joueurs, c'est loin d'être la même chose au niveau du déroulement des événements. C'est déplorable de voir de telles choses sur un stade ».