Sud ouest 27 juin 2011 06h00 Par Kevin leroy Plaisance à bon port

Portés par une foi inébranlable et un public exceptionnel, dominateurs dans tous les compartiments du jeu, les Plaisantins ont décroché un titre amplement mérité hier.

 Les entraîneurs de l'USP, Jean-Philippe D'Artagnan et Michel Lasbats, brandissent le bouclier entourés de leurs joueurs.  Photo Michel amat  Trente et un ans qu'ils attendaient ça ! Alors quand l'ailier Chauvin, dans les arrêts de jeu, est allé planter le troisième essai gersois, certains supporters jaune et noir n'ont pas pu s'empêcher de commencer à envahir le terrain pour fêter le titre.

Il faut dire que le petit millier de Plaisantins (sur une population de 1 500 âmes) qui avaient fait le déplacement à Bagnères-de-Bigorre étaient chaud bouillant hier, et pas seulement à cause de la chaleur caniculaire qui régnait dans la cuvette du stade Marcel-Cazenave. 

Déchaînés, cela faisait en réalité déjà vingt minutes qu'ils fêtaient dans les tribunes le deuxième titre de champion de France de l'US Plaisance, après celui de Première série en 1980. Quand à l'heure de jeu le jeune ailier Sigfried Vandekerkof, au bout d'un énième exploit personnel dans ces phases finales, était allé pointer le deuxième essai de l'USP pour porter le score à 24-7, il ne faisait en effet plus aucun doute que le bouclier allait revenir aux Gersois.

Vingt minutes difficiles

                                                                                        Les entraineurs de l'USP, Jean-Philippe D'Artagnan et Michel Lasbats, brandissent le bouclier entourés de leurs joueurs. Photo Michel amat

Deux ans après le sacre de Montréal-du-Gers, et alors que Villecomtal avait échoué en finale la saison dernière (contre le Réal Soldevilla Campétois), le bout de bois retrouve donc le département. En toute logique, serait-on tenté de dire.

Les Plaisantins, vice-champions Armagnac-Bigorre de Troisième série, ont en effet démontré pendant quatre-vingts minutes qu'ils étaient bien supérieurs au champion de Quatrième série. C'est logiquement qu'ils ouvraient le score dès la deuxième minute grâce à une pénalité de Laporte.

« On a eu la chance de faire une bonne entame et je crois qu'on a marqué leurs esprits »

Et en fait, si les Capvernois avaient hier une seule chance de faire douter les hommes du duo Lasbats-D'Artagnan, qui avaient déjà perdu deux finales cette saison (celle du Comité et celle du Challenge des 3 Tours), ils l'ont laissée passer lors des dix premières minutes. Courageux, ils se procuraient en effet deux occasions de scorer. Mais les deux pénalités étaient ratées par l'arrière Marmouget, pas loin d'être catastrophique hier.

C'est donc l'USP qui prenait le score, grâce à deux nouvelles réalisations de Laporte (13e et 21e). « On a vraiment fait une bonne entame. Je crois que l'on a marqué leurs esprits », se réjouissait d'ailleurs Jean-Philippe d'Artagan à l'issue de la rencontre.

À 9-0, le boxeur capvernois est dans les cordes. Sur le terrain, les Gersois le sentent bien. À la 27e minute, quand ils obtiennent une pénalité dans les 22 mètres adverses, ils cherchent donc le KO en faisant le choix de la pénaltouche. Bonne pioche, puisque Lascombes s'extrait de la cocotte gersoise pour inscrire le premier essai de la rencontre. « Oui, j'ai la chance d'être un troisième ligne encore dynamique », soulignait dans un clin d'œil le joueur de 36 ans au coup de sifflet final.

16-0, on imagine alors que le bateau gersois va voguer tranquillement pour arriver à bon port. Il va pourtant traverser une zone de turbulences longue de vingt minutes, la faute à des Capvernois terriblement accrocheurs. Les Bigourdans parviennent enfin à mettre la main sur le ballon, et juste avant la pause, le centre Colomes trompe la vigilance de la défense plaisantine, pourtant inviolée depuis deux matchs, pour ramener son équipe à 16-7.

Le rideau de fer

À la reprise, les Bigourdans tentent d'enfoncer le clou. Ils passent de longues minutes dans le camp gersois. Mais la solidarité plaisantine va payer. « Oui, notre défense a fait la différence aujourd'hui, mais on n'a jamais vraiment eu peur. On a toujours été très sereins », soulignait ainsi Charles Dartigaux.

Et c'est finalement l'USP qui inscrit les seuls points de la seconde période, grâce à une nouvelle pénalité de Laporte et aux deux essais de Vandekerkof et Chauvin dans les arrêts de jeu. 31 à 7 au final en faveur de Plaisance. 31 points comme 31 ans d'attente entre les deux sacres de l'USP. Le symbole est joli et la fête totale dans les rues de Plaisance depuis hier soir…




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